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Version complète : Plate-forme combinée rail-route-voie d'eau
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Pour l'avenir, augmenté le transport des marchandises par le train et par les voies d'eau, mais aussi pourquoi pas faire des transports rapides sur la seine ?

Citation :Le Pas-de-Calais accueille la plate-forme combinée rail-route-voie d'eau la plus importante de France

LE MONDE | 11.12.03 | 14h16

Delta 3 emploiera notamment d'anciens salariés de Metaleurop.
Dourges (Pas-de-Calais) de notre envoyé spécial

Samedi 13 décembre, un train de marchandises fera son entrée dans Delta 3. Installée sur un ancien site minier de la commune de Dourges (Pas-de-Calais), Delta 3 est la première plate-forme trimodale d'une telle importance en France : elle combine à  grande échelle rail, route et eau.

Le site, désaffecté en 2000, avait été choisi dès 1993 pour désengorger le terminal de transport combiné de Saint-Sauveur. Ce dernier, situé à  moins de 200 mètres de l'hôtel de ville de Lille, fermera lundi. A sa place, Delta 3 comprendra 330 000 m2 d'entrepôts logistiques sur 300 hectares. La cadence devrait être de sept trains aller et retour par jour dans un premier temps, puis d'une vingtaine.

Delta 3 est à  un carrefour de voies de communication au cœur du pays minier et à  l'intersection des deux corridors européens conduisant du Royaume-Uni vers l'est et le sud de l'Europe. A partir de cette situation géographique, son objectif est de favoriser le développement du transport combiné, d'offrir une aire logistique à  l'échelle européenne et de constituer une base de développement des échanges à  partir des ports du nord-ouest européen.

"La raison d'être de Delta 3 sera de devenir l'arrière-port de Dunkerque et d'instaurer une liaison régulière avec le tunnel sous la Manche",souligne Michel Delebarre, député (PS) du Nord et maire de Dunkerque. "D'autant, ajoute Charles Masse, directeur général délégué de Delta 3, que la perspective de l'instauration d'une autoroute ferroviaire entre le tunnel sous la Manche et Dourges n'est pas exclue." Il s'agirait en fait d'une ligne régulière, avec des wagons spécialement conçus pour transporter des camions. Elle serait mise en place par la société Eurotunnel, actuel gestionnaire du tunnel sous la Manche - qui effectue les démarches pour devenir opérateur ferroviaire - sur le modèle de celle lancée entre Aiton (Savoie) et Orbassano (Italie) dans les Alpes (Le Monde du 1er novembre).

La plate-forme de Dourges est directement reliée à  un maillage serré d'infrastructures autoroutières, ferroviaires et fluviales. Les camions y accèdent par un échangeur connecté à  l'autoroute A1 Paris-Lille. Les A26 (Calais-Troyes) et A21 (Liévin-Douai) sont rapidement joignables.

Les trains pénètrent à  Dourges par un accès direct de la ligne Lens-Ostricourt (Nord) et un raccordement à  la ligne Lille-Paris. Enfin, les péniches traversent le site grâce au canal à  grand gabarit de la Deà»le qui relie Valenciennes à  Dunkerque.

Le budget de l'opération - 305 millions d'euros - a été financé à  51 % par les capitaux privés et à  49 % par les capitaux publics, grâce à  un montage original. Les collectivités à  l'initiative du projet : la région Nord-Pas-de-Calais, les départements, Lille Métropole (la communauté urbaine), les communautés d'agglomération d'Hénin-Carvin, de Lens-Liévin et de Douai, la communauté de communes du Sud pévèlois se sont regroupées en juin 1999 dans un syndicat mixte présidé par Michel Delebarre.

AIDE EUROPà‰ENNE

Elles ont participé à  hauteur de 67 millions au financement de l'opération, aux côtés de l'Europe, avec les Fonds européens de développement régional (Feder), de l'Etat dans le cadre du contrat de plan, et enfin de Voies navigables de France (VNF). En novembre 2000, ces collectivités ont monté une Société d'économie mixte (SEM, de droit privé, mais à  capitaux majoritairement publics), baptisée Delta 3, avec des partenaires institutionnels : la chambre régionale de commerce, la chambre de commerce et d'industrie de Lens, la Caisse des dépôts et consignations, les Caisses d'Epargne de Flandre et du Pas-de-Calais, la SNCF et EDF. Puis la SEM s'est associée à  des investisseurs privés, qui ont apporté leurs financements à  travers deux sociétés en nom collectif. A terme, de 800 à  1 200 personnes devraient être employées sur la plate-forme. Parmi elles, 110 seraient embauchées dans le cadre de contrats de reconversion. Certaines viennent de l'ancien site Metaleurop, qui n'est qu'à  un jet de pierres de Delta 3.

Dominique Buffier

• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 12.12.03

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