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Version complète : San Francisco: des tunnels d'où s'enfuyaient les clients de bars gay au milieu du XXe
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Citation :À San Francisco, on a découvert des tunnels d'où s'enfuyaient les clients de bars gays au milieu du XXe siècle
Chloé ROCHEREUIL

Des tunnels pour fuir les raids policiers contre la communauté gay de San Francisco ? Un promoteur immobilier a déterré une page encombrante du passé de la ville.

Construisez un hôtel à Rome, vous tomberez sûrement sur deux ou trois colonnes datant de la Rome antique. Faites de même à San Francisco, vous trouverez des tunnels qui servaient de lieu de refuge à la communauté gay au milieu du XXe siècle.

Alors qu’un promoteur immobilier s’apprêtait à construire un gigantesque complexe hôtelier sur Market Street, à San Francisco, des représentants de la communauté gay de la ville ont mis une halte au projet : le sous-sol de la rue abriterait des tunnels historiques.

Ils auraient servi, entre les années 1930 et 1980, à permettre aux clients de bars gays de fuir les fréquents raids de la police en toute discrétion.
market-gay-tunnel.jpg

"Couvrez ce tunnel que je ne saurais voir..."

Nate Allbee, un activiste qui se bat pour la sauvegarde du patrimoine historique de la communauté LGBT de San Francisco, a fourni des photos des lieux à des médias locaux. Des tunnels poussiéreux, mais aussi de vieilles bouteilles d’alcool encore intactes.

Les défenseurs du projet immobilier, eux, réfutent l’existence de ces tunnels pour pouvoir continuer les travaux. Un journaliste local s’est pourtant rendu sur place, et a constaté, par exemple, la présence des mêmes bouteilles d’alcool que celles présentes sur les photos de Nate Allbee.

L’activiste, lui, maintient l’existence de ces tunnels en citant notamment un article du journal SF Gate daté de 2000, répertoriant les différents bars du quartier avec l’aide de l’historien spécialisé Willie Walker.

"Il y avait des portes donnant sur les rues de Market et Turk de manière à ce que, quand les policiers arrivaient par devant, les clients s’enfuyaient par derrière, et vice-versa. Quand les policiers prenaient les devants en arrivant des deux côtés, les clients fuyaient dans des tunnels qui connectaient les bars de la rue", peut-on y lire.

Rappelons qu’aux États-Unis, l’homosexualité a cessé d’être classée comme "maladie" à partir de 1973. San Francisco a notamment été pionnière dans la reconnaissance des droits de la communauté LGBT aux États-Unis avec l'action d'Harvey Milk, premier élu ouvertement homosexuel de la ville.

Photos et videos dans l'article d'origine:



http://mashable.france24.com/monde/20161...s-bars-gay
"la sauvegarde du patrimoine historique de la communauté LGBT"

Putain, ça me génère des relents manif pour tous ce genre de phrase.

Je suis périmé je crois...

-Bhv-
Tout patrimoine est soluble dans le béton des promoteurs...
C'était plus simple de trouver une espèce protégée à défendre.

Citation :L’établissement appartient à quatre associés, dont Charles Martel, lié aux gangsters Paul Carbone et François Spirito.
L’établissement est un superbe lupanar de luxe, qui ouvrit ses portes comme American Bar, le 24 avril 1931. Il reprit l’emplacement d’un ancien marbrier funéraire, dont le sous-sol était en communication directe avec les catacombes. Lors de la construction de l’immeuble, une porte permettait un repli discret vers les souterrains en cas de besoin.

L'escalier de l'oubli dans les kta ! Wink

vous avez vu la gueule patrimoniale du tunnel américain XD XD

[Image: market-gay-tunnel.jpg]
(Mer. 23 Nov. 2016, 10:18)Bhv a écrit : [ -> ]"la sauvegarde du patrimoine historique de la communauté LGBT"

Putain, ça me génère des relents manif pour tous ce genre de phrase.

Je suis périmé je crois...

-Bhv-

C'est quoi exactement qui te fais tiquer ?
C'est quand même affligeant de tout ramener à la sexualité : ce tunnel a tout simplement un petit intérêt historique (à la mesure du patrimoine américain haha) mais de là à dire en gros qu'il y a un patrimoine LGBT, c'est dingue. Déjà, il n'y a pas de "communauté" LGBT, ça n'a aucun sens : c'est encore un lobby qui ne représente même pas les personnes à tendance homosexuelle, qui sont différentes socialement entre elles, et même dans leur façon de vivre leurs relations (c'est pareil chez les hétéros). Ce n'est même pas une catégorie sociale.
C'est comme si on classait le Marais en patrimoine LGBT : ça n'aurait aucun sens...

Après ça peut être amusant qu'il se forme un lobby ktaLGBT, ou alors un groupe de ktaphiles juifs qui dise que certains juifs se sont planqués dans les ktas pendant la guerre (d'ailleurs, qu'en fut-il ? ) : ça pourrait peut-être empêcher des injections haha ! :p
Moi aussi ça m'a bien fait rire, l'expression patrimoine LGBT historique s'agissant juste de la cave d'un bar qui permettait de sortir d'un coté quand les flics entraient de l'autre.

Il a du s'en passer des bien plus folles des choses dans nos caves de bars, peuple latin que nous sommes, bar gay ou pas.
A commencer par l'exemple cataphile du Sphinx que je donne plus haut.

Mais n'oublie pas une chose Framboise, si fuite par les caves il y a eu c'est que répression et pénalisation il y avait, aussi invraisemblable cela puisse paraitre aujourd'hui.
Alors quand on prend un groupe pour cible, et bien il s’érige en communauté pour résister, et se défendre: de fait la communauté LGBT est une réalité née de intolérance et de la connerie humaine, cette Histoire là on ne peut la nier.
@ Agamen :

Je tiquais sur l'usage de terme "patrimoine historique" associé à l'orientation sexuelle (ici gay) des clients de ce bar.

C'est sans doute très marquant pour le public concerné et je ne remets pas en cause l'importance d'un tel lieu à une époque où il fallait se cacher pour vivre librement.

Mais c'est un peu comme si le réseau de "la petite culotte" faisait partie du patrimoine historique de la communauté libertine, et qu'on en faisait un article à diffusion mondiale.

En fait, et à mes yeux, au-delà du symbole, il ne s'agit guère plus que d'une sortie de secours de disco-boite. On a vu mieux comme patrimoine historique.

-Bhv-
(Mar. 29 Nov. 2016, 00:21)Framboise a écrit : [ -> ]il n'y a pas de "communauté" LGBT, ça n'a aucun sens : c'est encore un lobby qui ne représente même pas les personnes à tendance homosexuelle, qui sont différentes socialement entre elles, et même dans leur façon de vivre leurs relations (c'est pareil chez les hétéros). Ce n'est même pas une catégorie sociale.

Alors y'a pas non plus de communauté juive ? Parce que ceux qui portent le chapeau ne sont qu'un lobby, sont trèèèès loin de représenter la majorité de la diaspora, et qu'il y a une diversité sociale et économique ?

Et les musus alors ? Chiites ou sunnites, smicards ou rachid nekkaz, d'héritage ou de conversion,...

Elle est où la ligne ? Comment tu quantifies le taux et le nombre de dénominateurs communs à avoir pour causer de communauté ?

Aussi, community en anglais n'a pas le même sens. On calque abusivement un concept difficile à traduire (peut-être parce que la culture hexagonale nie la réalité de la ghettoisation pourtant existante sur son sol, à même titre qu'elle refuse de reconnaitre les bienfaits possibles du communautarisme), et que community au sens anglo-saxon est tranposé en "échelon/population local(e)" en français.

Sur le côté superfétatoire du supposé patrimoine, je partage cependant l'avis exprimé par les préopinants. Surtout quand le titre de l'article parle d'un héritage du XXème siècle, en chiffres romains sivouplé, pour donner un faux cachet historique. Mais c'est sans doute que Chloé est trop third culture kid pour être maître de l'usage correct des conventions de datation en français.
J'ai rarement lu une conversation d'une telle qualité sur CK, sérieusement en plus
Paye tes seins alors !

-Bhv-


Big Grin

"peut-être parce que la culture hexagonale nie la réalité de la ghettoisation pourtant existante sur son sol, à même titre qu'elle refuse de reconnaitre les bienfaits possibles du communautarisme"

Alors, ça ! C'est vraiment démago non ? 

-Bhv-
Il est à noter qu'en plus Georges V est une pointure en ce qui concerne l'homosexualité et sa communauté. Il a d'ailleurs ouvert un lieu qui y est consacré à Grenoble.

[Image: G5-301113.jpg]
(Mar. 29 Nov. 2016, 14:22)alpha a écrit : [ -> ]Il est à noter qu'en plus Georges V est une pointure en ce qui concerne l'homosexualité et sa communauté. Il a d'ailleurs ouvert un lieu qui y consacré à Grenoble.

[Image: G5-301113.jpg]

C'est dans les sous-sols du commissariat. Ca devrait faire un scandale dans la presse bien informée. Y'a même une salle avec des vélos sans selle.
(Mar. 29 Nov. 2016, 00:21)Framboise a écrit : [ -> ]C'est quand même affligeant de tout ramener à la sexualité : ce tunnel a tout simplement un petit intérêt historique (à la mesure du patrimoine américain haha) mais de là à dire en gros qu'il y a un patrimoine LGBT, c'est dingue. Déjà, il n'y a pas de "communauté" LGBT, ça n'a aucun sens : c'est encore un lobby qui ne représente même pas les personnes à tendance homosexuelle, qui sont différentes socialement entre elles, et même dans leur façon de vivre leurs relations (c'est pareil chez les hétéros). Ce n'est même pas une catégorie sociale.
C'est comme si on classait le Marais en patrimoine LGBT : ça n'aurait aucun sens...

Après ça peut être amusant qu'il se forme un lobby ktaLGBT, ou alors un groupe de ktaphiles juifs qui dise que certains juifs se sont planqués dans les ktas pendant la guerre (d'ailleurs, qu'en fut-il ? ) : ça pourrait peut-être empêcher des injections haha ! :p

La "communauté LGBT" n'as jamais eu vocation à rassembler les personnes homosexuelles, ni les personnes socialement similaires ou vivant leurs relations de la même façon, mais simplement à rassembler les personnes vivant une oppression spécifique en raison de leur orientation sexuelle ou identité de genre différente de la norme (donc les personnes non-hétéro et non-cis). C'est ça, le seul dénominateur commun au sein de ce rassemblement. Effectivement, va y avoir une diversité folle en son sein (y'a qu'à aller une fois à la Marche des Fiertés et voir le FLAG (le groupe des flics gays ou lesbiennes) se friter avec le Cortège Radical pour comprendre que rien que politiquement, ya une mésentente), mais qui n'as jamais été cachée.

Du coup, parler de "lobby LGBT" n'as pas de sens. C'est comme si on prétendais que les catholiques, les orthodoxes, les luthériens, calvinistes, anglicans, pentecôtistes et toutes les autres Églises chrétiennes comme les Mormons ou les Témoins de Jéhovah, étaient tous représentés sous un seul "lobby chrétien". Y'a autant de diversité au sein du "mouvement LGBT" qu'il y a d'Églises chrétiennes, sinon plus. Et encore, on parles même pas des différents mouvements au sein de ces Églises. Rien que chez les cathos, entre "David et Jonathan" et les lefebvristes, ya une foule de courant divers et variés.

(Mar. 29 Nov. 2016, 09:58)Bhv a écrit : [ -> ]@ Agamen :

Je tiquais sur l'usage de terme "patrimoine historique" associé à l'orientation sexuelle (ici gay) des clients de ce bar.

C'est sans doute très marquant pour le public concerné et je ne remets pas en cause l'importance d'un tel lieu à une époque où il fallait se cacher pour vivre librement.

Mais c'est un peu comme si le réseau de "la petite culotte" faisait partie du patrimoine historique de la communauté libertine, et qu'on en faisait un article à diffusion mondiale.

En fait, et à mes yeux, au-delà du symbole, il ne s'agit guère plus que d'une sortie de secours de disco-boite. On a vu mieux comme patrimoine historique.

-Bhv-


Bah en soit, où est le mal à vouloir préserver un élément du passer qui permet de rappeler le fonctionnement (inégalitaire) qu'à eu notre société ? Ce tunnel n'est pas intéressant uniquement parce qu'il permettait une sortie discrète d'un bar, mais parce qu'il montre les stratagème que les bars accueillant des populations LGBT étaient obligés de développer pour permettre aux clients de ne pas se faire serrer par la police.
Dans les années 60, la plupart des bars LGBT étaient tenus par la mafia (qui graissaient la patte de la police pour pas qu'elle ferme le bar au nom des lois sur les bonnes mœurs) et régulièrement, la police y faisait des descentes pour arrêter quelques freaks et faire du chiffre. C'était il y a seulement 50 ans. Et préserver un de ces bars ou un élément comme les tunnels permet de s'en souvenir et d'en tirer des leçons sur d'où on vient en tant que société.

C'est en ça que ces tunnels sont intéressants, pas uniquement du point de vue historique, mais aussi par rapport à l'histoire de ces mouvements LGBT. Il ne s'agit pas d'associer un patrimoine à une orientations sexuelle, mais de préserver ce patrimoine pour l'histoire (pas si vieille) d'oppression et de discrimination étatique qu'il raconte et transmet.

Des sorties de bars clandestines via des tunnels ou des portes secrètes, ou des caches secrètes dissimulées sous le plancher, y'en a eu des milliers aux États-Unis pendant la période de la prohibition. Pleins de petits bars, hôtels ou autre gardent d'ailleurs un petit élément exotique comme celui-là.
La particularité de ce tunnel, c'est qu'il raconte une autre histoire. Il ne parle pas de la prohibition et des trafics (et bénéfices immenses pour la mafia) qu'elle a engendré, mais d'une autre partie de l'histoire des usa, celle de l'emprisonnement et l'arrestation de certains individus au seuls motifs de leur sexualité, de leur genre ou parfois juste de leur apparence. Du coup, il devient plus intéressant à préserver que n'importe quel autre tunnel, à cause, justement, de l'histoire qu'il raconte. Et pas simplement uniquement pour la "communauté", mais pour l'ensemble de la population. C'est intéressant et utile pour toute la population de connaitre cet élément de l'histoire de son pays. De même que ce ne sont pas que les anciens combattants qui vont sur les monuments aux morts, ou juste les rescapés des attentas qui vont voir les plaques...
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